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Trois ans après le début de la pandémie de Covid-19, l'argent liquide continue de démontrer sa résilience dans le paysage des paiements en France, résistant à la montée fulgurante des transactions numériques. Selon le Bulletin de la Banque de France n° 245 : Article 5, corroboré par la dernière enquête SPACE II de la Banque Centrale Européenne couvrant la période d'octobre 2021 à juin 2022, les espèces restent le moyen de paiement le plus utilisé en France, représentant 50 % des volumes de transactions aux points de vente. Cette baisse de l'utilisation de l'argent liquide, réduite de 7 points de pourcentage en trois ans, est notablement plus modérée par rapport à une baisse de 14 points de pourcentage dans l'ensemble de la zone euro.
La persistance de l'argent liquide en France s'accompagne d'une augmentation significative des paiements numériques. L'utilisation des cartes de paiement a augmenté de 8 points de pourcentage entre 2019 et 2022, presque à égalité avec l'augmentation de 9 points de pourcentage dans la zone euro. Les paiements sans contact ont particulièrement prospéré, représentant désormais 51 % de toutes les transactions par carte en France, contre 38 % en 2019, tandis que la moyenne de la zone euro a grimpé à 62 %, contre 41 %.
En outre, le passage aux achats en ligne induit par la pandémie a entraîné une augmentation de 8 points de pourcentage du commerce électronique en France, contre une hausse de 11 points de pourcentage dans la zone euro. En 2022, 20 % des paiements non récurrents en France ont été effectués en ligne, contre 12 % en 2019, reflétant une transformation significative des comportements d'achat des consommateurs. Malgré la croissance des paiements numériques et sans contact, les espèces restent indispensables, notamment pour les biens de première nécessité tels que les aliments et les fournitures quotidiennes, qui reposaient traditionnellement sur les transactions en espèces.
Les ménages français continuent d’accorder une grande importance à l’option de paiement en espèces, en raison de son accessibilité et de sa fiabilité. Le niveau d’acceptabilité et d’accessibilité des espèces est jugé très satisfaisant, ce qui garantit leur importance continue alors même que les méthodes de paiement numériques se développent. Cette préférence durable pour l'argent liquide met en évidence un aspect unique du comportement des consommateurs français au sein de la zone euro, où les paiements numériques gagnent rapidement du terrain. En somme, bien que l’utilisation de l’argent liquide soit en déclin à long terme, la réduction mesurée en France et la préférence continue pour la monnaie physique soulignent son rôle crucial dans les pratiques financières du pays, même dans un monde qui se digitalise rapidement.
source: https://publications.banque-france.fr/trois-ans-apres-le-debut-de-la-crise-sanitaire-les-especes-resistent-face-aux-autres-moyens-de